Observation de la faune en hiver en Ontario
L’observation de la faune en hiver est gratifiante pour plusieurs raisons :
- il est beaucoup plus facile d’identifier et de suivre les pistes d’animaux dans la neige;
- il est souvent plus facile d’apercevoir les animaux sauvages sans le feuillage de la forêt et sur le décor blanc de neige (à l’exception du harfang des neiges);
- le décor hivernal permet de prendre des photos exceptionnelles.
Voici quelques-uns des mammifères et oiseaux à surveiller cet hiver et les endroits où observer la faune en Ontario.
Cerf de Virginie
Doté d’une très grande capacité d’adaptation, le cerf de Virginie vit partout en Amérique du Nord et on peut couramment l’apercevoir dans les forêts et bois mixtes partout en Ontario. Cet animal est habituellement timide. Toutefois, vous verrez souvent leur queue blanche caractéristique se balancer dans l'air alors qu’ils bondissent avec grâce en s’éloignant, ce qui peut signaler un danger ou une détresse aux autres cerfs.
Le cerf de Virginie est un animal d’habitudes et fréquentera les mêmes sentiers et itinéraires. Les quartiers d’hivernage, aussi appelés ravages, sont des habitats qui fournissent un abri et une nourriture suffisante durant la saison.
Chaque hiver, son pelage passe d’une teinte roussâtre à un pelage plus épais de couleur gris-brun, et les faons nés au printemps perdent leur pelage tacheté. Les grands bois des mâles adultes constituent une vue majestueuse. Les mâles perdent toutefois leurs bois en hiver. De nouveaux bois plus forts repoussent au printemps.
Faits amusants
- En anglais, on appelle le cerf mâle « buck » (bélier);
- Les femelles se nomment biches;
- Les jeunes se nomment faons;
- On appelle harde un groupe de cerfs;
- Les traces laissées par les sabots des cerfs ressemblent à un cœur à l’envers, et la pointe indique la direction dans laquelle l’animal se dirige; ces traces ont une longueur d’environ 7,5 centimètres.
Orignal
Le plus grand mammifère de l’Ontario, l’orignal, fait partie de la famille des cerfs. L’orignal préfère les climats plus froids; ainsi, plus vous vous rendez au nord de la province, plus vous êtes susceptible d’en apercevoir un.
Ses larges sabots et longues jambes lui permettent de se déplacer facilement dans la neige, et son pelage s’adapte au climat froid avec une épaisse sous-couche de fourrure creuse qui isole l’air et empêche la perte de chaleur, comme un manteau d’hiver.
Tout comme leurs parents cerfs, les mâles adultes perdent leurs bois en hiver. Les bois servent à l’automne durant la période de l’accouplement afin d’intimider et de défier des mâles rivaux. En dehors de la période d’accouplement, les orignaux sont des animaux solitaires.
Les orignaux sont herbivores et se nourrissent de toutes sortes de végétaux, incluant des feuilles, de l’écorce et des branchages. Ces géants peuvent atteindre un poids de 900 kilogrammes (près de 2 000 livres), et ils ont donc besoin de brouter constamment. Toutefois, en hiver, les orignaux limitent leur activité pour économiser de l’énergie, puisque leurs sources d’alimentation sont limitées.
Faits amusants
- En anglais, on appelle l’orignal mâle « bull » (taureau);
- On appelle la femelle orignale;
- On appelle les jeunes orignaux des faons;
- On appelle harde un groupe d’orignaux;
- Puisqu’ils font partie de la famille des cerfs, les orignaux ont des traces semblables, mais environ deux fois plus grosses.
Renard roux
En tant que membre de la famille des canidés (chiens), le renard a les sens de l'odorat et de l'ouïe exacerbés, ce qui est pratique lorsqu’il chasse de petits mammifères comme des souris, des campagnols et des écureuils. On trouve le renard roux partout en Ontario dans les champs, les boisés, les milieux humides et, malheureusement, dans les quartiers résidentiels et banlieues.
Le renard roux demeure actif durant les mois d’hiver, chassant et cherchant de la nourriture, et ne cherche habituellement pas de tanière avant la fin de l’hiver et le début du printemps pour la période de l’accouplement. Ces animaux sont divertissants à observer, car ils plongent tête première dans la neige à la poursuite de leur proie.
Faits amusants
- En anglais, on appelle le renard mâle « dog » (chien);
- On appelle la femelle renarde;
- On appelle renardeaux les jeunes renards;
- On appelle meute un groupe de renards;
- Les traces laissées par un renard ressemblent aux empreintes de pattes d'un chien de taille moyenne, mais le renard se déplace d'un pas rapide et calculé, généralement dans une direction précise, contrairement aux chiens domestiques qui ont tendance à marcher de façon plus sinueuse.
Loups et coyotes
Vous êtes plus susceptible d’entendre un loup ou un coyote qu’avant d’en apercevoir un.
Ces deux cousins canins sont souvent mal identifiés. Il existe de nombreuses similitudes entre les loups et les coyotes, ainsi que des différences clés. Ces deux chiens sauvages sont principalement gris et noirs et vivent, chassent et communiquent en meutes.
Leurs différences incluent notamment le fait que les loups sont plus gros et vivent en plus grosses meutes, tandis que les coyotes, plus petits, ont tendance à rester dans la même fratrie. Le long hurlement caractéristique du loup est nettement différent des aboiements, glapissements et cris plus aigus et plus courts du coyote. De plus, le hurlement du loup se propage plus loin, ce qui correspond à son territoire de déplacement élargi. En outre, sont uniquement originaires de l’Amérique du Nord, tandis que l’on trouve des loups en Amérique du Nord, en Asie, en Europe et en Afrique du Nord.
En Ontario, on recense deux sous-espèces appelées loup gris et loup de l’Est; les observations se sont concentrées dans les parcs provinciaux et les environs dans des régions du Centre de l'Ontario, incluant les parcs provinciaux Algonquin, Killarney et Queen Elizabeth II Wildlands. Les coyotes sont plus prolifiques et se sont adaptés aux terres agricoles rurales, parcs et forêts du Sud de l’Ontario.
Les loups et les coyotes sont acclimatés à l’hiver, et chassent activement au crépuscule et durant la nuit à la recherche de souris, de rongeurs et même de charogne.
Faits amusants
- Aucun nom ne distingue les mâles des femelles, sinon pour les chefs de meutes, qu’on appelle les mâles alphas;
- Les petits des loups s’appellent louveteaux et ceux des coyotes chiots;
- On appelle meute un groupe de loups et de coyotes;
- Les traces des loups et des coyotes sont de taille différente : les empreintes de pas des loups peuvent être aussi grosses que la main d’un adulte, tandis que celles des coyotes sont beaucoup plus petites; les empreintes de pas de ces deux animaux sont plus grosses que celle du renard.
Porc-épic
Le porc-épic est le deuxième plus gros rongeur du Canada et, à la différence de son célèbre et plus gros cousin, le castor, il n’hiberne pas. Il grimpe plutôt au haut d’un arbre et passe une bonne partie de la saison à mâcher son écorce et ses branchages. Alors n’oubliez pas de regarder vers le haut lorsque vous vous promenez dans la nature.
Superposés sur un sous-poil laineux se trouvent plus de 30 000 longs poils de garde armés de piquants acérés qui deviennent le moyen de défense du porc-épic en cas d’attaque.
Faits amusants
- En anglais, on appelle « porcupette » le jeune porc-épic;
- En anglais, on appelle « prickle » un groupe de porcs-épics;
- On peut reconnaître les traces d’un porc-épic en raison de leurs longues marques de griffes et de traînées de queue; dans la neige profonde, il s’agit simplement d’une trace ressemblant à un creux.
Pékan et martre des pins
Les pékans et les martres des pins sont des mammifères des forêts carnivores qui appartiennent à la famille de la belette. Le pékan est plus gros et foncé que la martre des pins. Tous les deux ont pour habitat une forêt boréale de conifères ou une forêt mixte.
Les pékans ne font pas partie des félins et ne pêchent pas, mais ils sont de féroces chasseurs de souris, d’écureuils et même de porcs-épics. En été, ces chasseurs évasifs tendent à être plus actifs le soir, mais en hiver, ils sont reconnus pour être actifs durant le jour.
Faits amusants
- En anglais, on appelle « kits » les jeunes pékans et les jeunes martres des pins;
- Parce que ces deux mammifères sont cousins, leurs traces sont très semblables; celles du pékan sont un peu plus grosses; cherchez des orteils à cinq griffes autour d'un coussinet métacarpien en forme de C.
Hibou
Nocturnes, prédateurs et entourés de légendes et de traditions, les hiboux sont parmi les oiseaux de proie les plus intéressants de l’Ontario. L’Ontario compte près d’une douzaine d’espèces de hiboux incluant le grand-duc d’Amérique, la chouette rayée, la chouette lapone, le harfang des neiges, la petite nyctale et la nyctale de Tengmalm, qui restent toutes actives en hiver.
Les espèces de hiboux de l’Ontario ont différentes habitudes de chasse. Par exemple, le harfang des neiges préfère des champs dégagés comparativement à la chouette rayée, qui préfère la densité des pins. Des plumes douces et isolantes atténuent le bruit du vol, ce qui permet à ces prédateurs d’attaquer dans un silence total.
Parce que les hiboux sont si bien camouflés, la seule façon de les apercevoir consiste souvent à d’abord entendre leur cri. Chacun possède un cri unique à l’aide duquel vous pouvez apprendre à différencier les espèces. Par exemple, beaucoup de personnes décrivent le cri d’une chouette rayée comme « who cooks for you, who cooks for you all? » et celui de la petite nyctale comme « too-too-tooo. »
Faits amusants
- En anglais, on appelle « owlets » les bébés de la chouette;
- On appelle parlement un groupe de hiboux.
Pic
On recense au moins neuf espèces différentes de pics en Ontario, mais certains des types les plus courants de pics que vous êtes susceptibles d’apercevoir en hiver sont le pic mineur, le pic chevelu et le grand pic.
Surveillez les plumes à motifs noir et blanc sur le pic mineur et le pic chevelu. Le grand pic est beaucoup plus gros, avec des plumes principalement noires, des rayures blanches sur le cou et le dessous et une crête frappante, rouge flamboyant, en forme de casquette.
Vous reconnaîtrez les pics au bruit de forage familier qu’ils produisent. Les pics sont reconnus pour forer des trous dans les troncs d’arbres, les branches et les grumes abattues avec leur bec à la recherche d’insectes. Ils sont dotés de caractéristiques uniques comme des pieds zygodactyles avec orteils opposés qui leur permettent de s’accrocher aux troncs d’arbres, d’une longue langue collante pour capturer les insectes, d’une queue forte pour rester en équilibre et d’un formidable crâne qui absorbe les chocs.
Faits amusants
- On appelle oisillons les jeunes pics avant qu’ils quittent le nid; on les appelle ensuite jeunes à l’envol.
- On appelle oisillons les jeunes pics avant qu’ils quittent le nid; on les appelle par la suite jeunes à l’envol.
Oiseaux chanteurs
La plupart des espèces d’oiseaux migrent vers le sud avant l’hiver, mais quelques oiseaux chanteurs résistants demeurent en Ontario tout au long de la saison (ou en majeure partie).
Par exemple, vous pourriez apercevoir des sittelles à poitrine blanche ou à poitrine rousse. Actifs et agiles, ces petits oiseaux ont une approche unique : ils se déplacent souvent la tête en bas le long des branches et des troncs d’arbres.
Les geais bleus sont également connus pour rester actifs en hiver. Facilement reconnaissables à leur plumage bleu vif, noir et blanc, les geais bleus sont des oiseaux chanteurs loquaces qui appartiennent à la famille des corneilles et des corbeaux. Ce sont des oiseaux extrêmement intelligents, curieux et sociaux, et on les a vus avertir d’autres oiseaux de la présence de prédateurs.
Faits amusants
- On appelle oisillons les jeunes oiseaux chanteurs avant qu’ils quittent le nid; on les appelle par la suite jeunes à l’envol;
- On appelle groupe plusieurs oiseaux chanteurs ensemble.
Endroits où observer des animaux à l’état sauvage en Ontario en hiver
Les zones de protection de la nature de l’Ontario sont des milieux naturels diversifiés protégés et entretenus par un ensemble d’offices de protection de la nature, et bon nombre demeures ouvertes en hiver. Trouvez une zone de protection de la nature ouverte à l’année près de chez vous.
Plus de deux douzaines de parcs provinciaux de l’Ontario demeurent ouverts tout au long de l’hiver et offrent un éventail d’activités dans la neige comme le ski de fond et la raquette. Achetez votre permis quotidien de véhicule et effectuez vos réservations de camping à l’avance.
Certains des parcs les plus populaires pour observer la faune en hiver incluent les suivants :
Parc provincial Algonquin
Bon nombre d’animaux et oiseaux ont été aperçus ou entendus dans le parc Algonquin en hiver, par exemple des orignaux, des renards, de pékans, des martres, des loutres et des loups. Bien que vous ne puissiez pas voir les animaux eux-mêmes, vous rencontrerez très probablement des traces de ces mammifères. On peut aussi apercevoir fréquemment des corbeaux, des geais bleus, des mésangerais du Canada, des mésanges, des pics et des roselins d’hiver.
Le bulletin ornithologique du parc vous informe des espèces récemment observées.
Lieu : Centre d’accueil du parc Algonquin, autoroute 60 au kilomètre 43, parc provincial Algonquin
Parc provincial Killarney
En hiver, on signale l’observation d’orignaux, de cerfs, de loups, de martres et même de lynx roux à Killarney. Alors que beaucoup de ces animaux sont timides et insaisissables, les neiges hivernales permettent de savoir plus facilement quand ils sont passés par là. Vous verrez beaucoup de pistes à travers la forêt - essayez d'identifier qui les a faites avec des applications comme iNaturalist, qui aide également le parc à enregistrer les animaux qui y vivent.
Si vous désirez prolonger votre visite, Killarney offre six yourtes et deux chalets à louer. Assurez-vous simplement d’effectuer vos réservations en ligne longtemps à l’avance.
Lieu : 960, autoroute 637, Killarney
Parc provincial Quetico
Les boisés d’hiver du parc Quetico abritent des orignaux, des renards, des martres, des lièvres et des hiboux, y compris la chouette lapone.
Lieu : autoroute 11, Atikokan
Parc provincial Pinery
Ce parc du sud est idéal pour la marche, le ski, la raquette et même le vélo en hiver, car les conditions varient de douces à glaciales. Les oiseaux chanteurs et rapaces hivernaux, les écureuils, les cerfs de Virginie et même les coyotes peuvent être vus par les observateurs patients.
Conseils si vous observez la faune et la nature
- ne nourrissez jamais les animaux sauvages
- ne vous approchez pas des animaux sauvages; laissez-leur beaucoup d’espace
- tenez les chiens en laisse
- plus vous êtes silencieux, plus vous aurez des chances d’apercevoir des animaux à l’état sauvage
Mis à jour : 24 décembre 2023